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Kolkata Jour 2

(2 février 2018)

de 7h à 10h30

 

Namaskar friends !

 

Après une nuit assez courte pour moi, j'ai réussi à dormir je pense deux heures maximum...On se lève pour retrouver Giovanni à 8h devant la porte de Shishu Bhavan. On découvre le petit déjeuner indien... Des espèces de pâtes ou vermicelles avec une sauce pois chiche et pimentée. Ils disent que c'est "not spicy" but...

 

J'ai goûté et j'ai trouvé très très bon et surprenant d'être capable de manger cela aussi à 7h du matin...

 

On est un peu à la bourre mais Giovanni nous attend...La petite porte sur le côté est ouverte. La grande porte ne s'ouvre en réalité que pour faire sortir les bus des missionnaires de la Charité.

 

On arrive dans une entrée avec justement ces bus qui prennent toute la place et il y a sur la gauche un couloir et au bout de ce couloir l'entrée de Shishu Bhavan...

 

Je n'ai pas été surprise dans le sens où j'avais déjà vu des photos de cette entrée qui a été totalement repeinte dans les tons bleus. Mais cela reste émouvant de me retrouver là...On prend quelques photos souvenirs et Giovanni m'explique la répartition des différents espaces...

 

Il y a le bureau de la Sœur en chef Sister Marianne, responsable des adoptions; un espace de petit jardin, la cour de jeux pour les enfants, l'école, les dortoirs, etc...

 

Mais je ne l'écoute que d'une oreille...Car je vois à travers la porte d'entrée ouverte un alignement de lits à barreaux roses et je ne fixe que cela. Je ne l'écoute plus, je cherche les enfants...Je les entends mais je ne les vois pas...

 

Une sœur arrive, elle savait que je viendrais avec Giovanni ce matin et elle nous dit que nous pouvons entrer et aller où nous voulons, comme nous voulons.

 

Nous entrons presque de manière religieuse, je suis incapable de parler, les mots me manquent sans doute et je regarde partout et tout à la fois. Je demande à Laurent de bombarder avec ses photos pour que je puisse par la suite revoir tout cela dans quelques mois ou moins à tête reposée...

 

Sur le côté, les plus petits ont "école". Ils sont assis sur de petits bancs et apprennent en chantant l'alphabet. Laurent fait une photo mais une des massis nous dit que cela n'est pas possible. Elle commence à nous parler et nous expliquons pourquoi nous sommes là. Elle accepte finalement qu'on fasse des photos.

 

Puis on continue la visite...Les lits se suivent et se ressemblent...Je prends l'allée centrale et je vois sur le côté, deux bébés tout seuls, chacun dans leur lit dans une pièce à part. On ne sait pas pourquoi ils ne sont pas avec les autres enfants mais ils nous regardent. L'émotion est forte et émouvante.

 

Sur le côté droit, il y a une petite pièce avec des bancs et des chaises minuscules, c'est l'endroit où ils prennent leurs goûter. Et tout au bout de ces lits sur la droite, se trouve la couturière qui répare et confectionne des habits pour les petits. Je lui parle de Kanta et que je l'ai déjà vu en photo. Tout le monde sait déjà que je devais venir aujourd'hui.

 

A la sortie de ce couloir, nous arrivons dans l'espace de laverie. Tous les jours, il y a nettoyages de draps, vêtements des petits, et préparatifs des repas. Ce sont les massis (nounous) qui font les lessives en faisant chauffer de l'eau dans de grandes marmites et font bouillir les habits.

 

Laurent prend beaucoup de photos, elles rient, acceptent de poser pour lui et nous admirons leur savoir-faire...C'est vraiment très impressionnant ! Des bénévoles viennent par la suite les rejoindre car il y a vraiment beaucoup de linge à laver. Une autre est en train de retirer le linge sec avec un bambou car les vêtements sont suspendus très haut au dessus d'elles.

 

Nous poursuivons la visite et nous voyons des massis nettoyer aussi le linge des sœurs de la Charité. On entend le bruit des casseroles dans la petite cuisine à côté.

 

Après avoir fait le tour, on retourne devant l'entrée et une sœur nous dit que les enfants qui sont plus grands vont sortir de l'école et venir prendre leur collation à 9h dans leur petit réfectoire. L'escalier qui monte à l'école est trop raide et Laurent va prendre des photos pour moi...Ils sont en train eux aussi d'apprendre l'alphabet. Puis, je les vois descendre en s'agrippant à la rampe et entrer dans le dortoir avant que les massis ne les installent dans leur réfectoire. Le temps qu'ils prennent leur collation, nous montons à l'étage qui est celui des bébés et nouveaux-nés.

 

Idem que pour le rez-de-chaussée, les lits se succèdent avec une allée au milieu. Et au bout de cette allée, se trouve un grand tapis avec des sœurs et des massis qui s'occupent des touts-petits. Certaines leur donnent à manger, d'autres jouent avec eux au sol ou leur donnent des jouets d'éveil tout en écoutant des musiques entraînantes sur l'amour de Dieu, Alleluia. Elles frappent dans leurs mains et les enfants font de même.

 

Ils sont trop mignons...Je pourrais les regarder pendant des heures. Je m'assois et prends dans mes bras Shoana et on joue avec son hochet.

 

Puis arrive une petite fille d'environ 6 ans avec un bonnet sur la tête, qui fait des sourires de fou et qui est très timide. Elle ne veut pas se faire prendre en photo, mais elle veut quand même, mais elle ne veut plus, et enfin elle veut mais ne veut pas...

 

Elle se cache en rigolant dans les bras d'une bénévole mais celle-ci doit se lever pour s'occuper d'un bébé et cette petite fille se jette dans mes bras sans prévenir...Elle est adorable, vraiment. On reste encore quelques temps et on fait aussi le tour de l'étage. Depuis l'entrée, sur la gauche, il y a un tout petit espace où des lits sont posés et deux jeunes futures mères enceintes de 6 ou 7 mois sont cachées. Elles resteront dans cette pièce jusqu'à leur accouchement. Elles sortent un peu dans l'orphelinat quand il n'y a plus personne pour les voir.

 

D'après ce que nous avons compris, ce deuxième étage est celui des bébés qui sont abandonnés. Pour le rez-de-chaussée, ce sont des enfants qui sont là car leurs parents travaillent beaucoup. Ils viennent les voir dès qu'ils le peuvent mais ne sont pas considérés comme enfants abandonnés. Il y a peut-être quelques exceptions. Nous avons eu cette information de la part d'une bénévole espagnole qui est là pour dix jours.

 

Nous finissons par sortir car il nous faut changer d'hôtel avant midi. Mais nous savons que nous allons revenir l'après-midi car j'ai rendez-vous avec Sœur Marianne, qui est la responsable des adoptions.

 

Cette matinée a été très riche, j'ai eu beaucoup de réponses sans poser de questions, je me sentais bien de voir ces bébés dont on s'occupait vraiment...C'était une parfaite matinée à Shishu Bhavan...

 

La suite toute à l'heure, nous partons manger avec Sandip...Mais qui est Sandip ??? Vous le saurez bientôt et vous aurez les photos en prime de cette journée.

 

Kolkata jour 2

de 10h30 à 23h00

 

Nous repartons de l'orphelinat rempli...d'émotions qui n'ont pas de mots pour être écrits, rempli de ces sourires qui te donnent la banane mais aussi de toute cette simplicité qui est présente depuis que nous sommes arrivés à Kolkata.

 

Notre hôtel est situé 10 mètres à côté de la Mother House où l'on peut venir se recueillir sur la tombe de Mère Teresa, voir la chambre où elle a vécu et une exposition qui retrace toute sa vie... Tout est intéressant mais j'avoue que je n'ai plus de pieds, que je commence à avoir sommeil et nous passons un peu rapidement sur l'exposition. Nous retournons donc à l'hôtel, faisons nos sacs et demandons un taxi pour aller dans le nouvel hôtel que nous avons trouvé mais qui hélas, lui aussi ne répond pas aux critères pour les personnes à mobilité réduite. Cependant, il coûte deux fois moins cher.

 

Une fois installé dans notre nouvel hôtel, nous faisons une sieste avant de repartir pour Shishu Bhavan.

 

A 16h, nous arrivons donc tranquillement devant la porte de l'orphelinat et là, c'est la joie, les cris, les rires, les couleurs, ça éclate de vie ! Les enfants les plus petits sont devant l'entrée avec des massis et des sisters qui les portent, les poussent sur leurs petites voitures,leur font des chatouilles ou les poussent sur les mini-balançoires. Nous nous mettons sur le côté et nous regardons tout ce petit monde qui tournicote autour de nous. Laurent prend une photo des enfants mais une massis refuse que l'on continue. On reste donc au milieu d'eux à les regarder.

 

Personnellement, j'avoue que je ne sais pas très bien comment me comporter. J'ai à la fois envie de jouer avec eux et en même temps je n'ose pas car j'ai peur de trop m'attacher peut-être et que cela soit difficile une fois que nous partirons. Et puis, les petits sont aussi timides au début. Ils ne nous connaissent pas et il y a un temps d'apprivoisement...qui a duré pour eux je pense à peu près une minute et demi !

 

Une petite fille avec un palmier sur la tête en guise de coiffure s'accroche à une de mes béquille. Les massis interviennent mais elle revient. Puis c'est une autre petite fille qui s'approche. J'ai dans une main un sac avec des feutres, des crayons de couleurs, de la peinture à doigts et du matériel scolaire que nous sommes venus leur apporter. Elle commencer à tirer sur le sac car elle voit toutes ces couleurs. Puis c'est un petit garçon qui me fait des sourires. Je le pousse sur sa petite voiture. Laurent prend le relais pendant que je suis happée par d'autres enfants qui veulent toucher mes béquilles.

 

Sur le côté, il y a une sœur qui est en train d'expliquer qui je suis et elle accepte de suite que Laurent prenne des photos. Et là la magie d'un enfant est toujours la même, quel que soit la distance, la langue ou son histoire. Les enfants se prennent au jeu, demandent à être photographié, prennent la pose évidemment et surtout veulent voir le résultat...et il faut recommencer... car ils aiment !

 

Au fond de la cour, il y a un portail, nous savons que c'est la cour de jeux pour les grands mais nous ne nous étions pas arrêté le matin. Nous voyons que la grille est ouverte, il y a des enfants et nous entrons...

 

C'est une énorme cour avec des jeux partout, des murs peints de toutes les couleurs avec des motifs d'animaux, ça flash, ça vit !. Dès notre arrivée dans la cour, la petite fille de ce matin nous reconnaît, nous sourit, est toujours aussi timide mais suit Laurent comme son ombre. Elle porte toujours son bonnet bleu Nike sur la tête mais pas question de l'approcher de trop prêt. Elle rit et repart en courant avant de revenir à petits pas furtifs. Les enfants, rient, courent partout, se poussent, poussent les autres pour récupérer leur petite voiture, pleurent aussi, se font gronder puis repartent en rigolant...

Il y a tellement à voir, à entendre...Je joue avec eux, les poussent sur la balançoire, leur prend la main pour les relever et comme pour les tout-petits, l'objectif de Laurent les fascinent. Ils défilent devant lui, prennent aussi la pose et s'il ne fait pas les photos, lui crie "Tanti". Nous ne savons pas ce que cela veut dire mais nous savons qu'une fois que la photo est prise, ils sont contents !

 

Au fond de la cour, il y a une toute petite maison où se trouvent une ou deux massis. Elles sont avec trois enfants plus lourdement handicapés. Elles ont créé un espace rien que pour eux.

 

Nous continuons de jouer avec tout ce petit monde en essayant d'emmagasiner le plus de souvenirs possibles. Je m'apprête à partir et la petite fille au bonnet bleu revient vers moi, me prend la main et montre l'appareil photo. J'appelle Laurent pour qu'il profite de ce moment et elle rit, se laisse immortaliser mais ne veut pas que je la regarde. C'est l'objectif que je dois regarder et rien d'autre !

 

Il est presque 17h. Les massis appellent les enfants qui sortent en file indienne de la cour pour rejoindre leurs dortoirs. SI je me souviens bien, ils vont manger, prendre un bain et se coucher.

 

Au moment de partir, la fille bénévole espagnole que nous avons croisé le matin a fini son "service" et nous discutons encore quelques mots avec elle.

 

Après son départ, nous nous retournons pour regarder une dernière fois cet endroit avant le lendemain et je vois une petite main qui s'agite et se cache derrière un rideau à l'étage. Je prête plus attention et je remarque que c'est la petite fille au bonnet bleu qui nous regarde et nous dit au revoir.

 

Plus loin nous remarquons qu'il y a du monde pas très loin de la porte d'entrée. C'est en fait des gens qui attendent des soins. Le dispensaire est encore ouvert. Laurent souhaite prendre des photos, mais c'est refusé. Nous sortons et au moment d'arriver vers la porte, Sandip arrive !

 

Sandip est italien, il a 36 ans, a été adopté comme moi en 1985 par une famille italienne pas très loin de Rome et il est venu voir l'orphelinat aussi pour la première fois il y a quelques jours. Giovanni lui avait parlé de moi et nous devions nous rencontrer. Mais cela n'avait pas encore pu se faire.

 

Il doit faire faire des papiers pour pouvoir travailler en tant que bénévole pour l'orphelinat et nous l'attendons à la sortie.

Il nous offre un tchai au bout de la rue près de notre hôtel et nous donne rendez-vous à 19h30 devant Shishu Bhavan pour aller manger ensemble.

 

Nous rentrons à l'hôtel et je profite de cette heure de pause pour reposer mes pieds certes, mais aussi pour vous raconter la première partie de la journée que vous avez déjà pu lire...

 

Il est 19h30, l'heure de partir. Je pars devant et c'est la première fois que je me balade seule dans Kolkata. Alors relativisons un peu les mots...le mot balade se résume à faire 800 mètres et toute seule, c'est difficile de se sentir seule dans Kolkata...!

 

J'attends devant la porte d'entrée de l'orphelinat que Sandip arrive. Laurent nous rejoindra car il règle une dernière formalité avec l'hôtel. Personne n'est au rendez-vous. Je ne stresse pas mais je ne suis pas à l'aise malgré tout. Le temps passe, les bus bondés, heu non, hyper ultra archi bondés défilent, freinent les uns derrière les autres en laissant une distance de sécurité à peu près égale à zéro...

 

La soirée est déjà bien entamée mais la population n'est pas encore prête à aller dormir. Je regarde de tous les côtés, car Sandip arrivera par la gauche et Laurent par la droite. Je ne suis toujours pas à l'aise mais étonnée de ne pas être embêtée...Je suis comme eux sans doute, ma banane est cachée par mon long foulard violet, je ne suis pas si touriste que ça...Ou alors il fait déjà trop noir et je passe inaperçue...

 

Sandip arrive avec Chiara et Miriam. Elles sont aussi bénévoles mais dans un autre orphelinat. Nous discutons mais en italien cette fois-ci. Laurent arrive au pas de course, on fait les présentations et nous retournons manger dans le restaurant de hier. Nous mélangeons anglais et italien mais tout le monde se comprend. Pendant que nous choisissons nos menus, nous apercevons Giovanni et un autre bénévole devant le restaurant. Nous mangeons tous ensemble. On se croirait entre étudiants à la fin des cours ! Puis chacun repart dans son hôtel, ou sa guesthouse respectif.

Encore quelques photos le long du chemin et il est 23h. Le temps de se préparer à rencontrer Soeur Marianne demain matin.

 

On vous souhaite une très belle nuit, ici il est 00h15, le temps de mettre les photos et de vous retrouver demain en fin de journée j'imagine...

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