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Mumbaï - Marseille jour 34

(6 mars 2018)

 

Nous embarquons et je demande à avoir un service pour personnes handicapées à notre arrivée à Munich pour que cela aille plus vite. Et là, nous apprenons que notre vol qui devait se faire en 4h, se fera en 8h à cause de soucis techniques et parce que le trafic aérien est trop important. Du moins c'est ce que j'ai compris. Nous voilà donc embarqués pour 8h de vol. Nous savons que nous croiserons pas Marie à Munich et nous lui envoyons un message pour l'avertir.

 

C'est embêtant tout cela certes, mais j'aime bien l'idée de reprendre comme à l'aller un gros avion pour notre retour. Nous mangeons un dernier dhal indien. Ok il ne vaut pas celui de la rue mais cela reste un repas indien. Nous essayons de dormir, mais c'est vraiment galère. Nous n'avons pas assez de place pour les jambes, nous ne sommes pas très bien assis, bref, on a connu mieux comme vol.

 

Nous arrivons à Munich avec plus de trois heures de retard. Nous avons droit à nouveau à un service handicapé. Une voiturette nous balade dans l'aéroport. Nous ne savons pas quel vol nous pourrons prendre et s'il y a aura de la place. Nous savons juste que nos bagages partirons pour Marseille dans tous les cas et que nous pourrons les récupérer là-bas. On nous dépose devant la hall d'embarquement en question. Sauf que le vol est prévu pour 11h et qu'il est 7h. J'ai compris en écoutant les hauts-parleurs dans l'avion qu'il faut aller au service clients pour valider de nouveaux billets d'avion si nous voulons prendre notre prochain vol. Nous suivons les instructions et nous nous installons pour boire un truc.

 

Et là, entre fatigue et déprime, je ne sais pas ce que je préfère. Ici tout est froid, aseptisé, gris, trop calme. J'étais surprise de voir la propreté des aéroports en Inde comparé au reste de la ville et là, cela ne me fait rien de voir le service de nettoyage passer. Tout est normal, mais je n'ai pas envie de retrouver cette normalité aussi vite.

 

Tout me paraît trop "parfait". Chaque plat est joliment présenté sur les assiettes, tout est bien indiqué, ce n'est plus le bordel ambiant que l'on a connu. Chacun sait où il va, ça ne court plus partout, les bousculades sont terminées, le klaxon de la voiturette qui conduit les voyageurs dans l'aéroport paraît futile.

Nous profitons de ce temps d'attente pour trier des photos. Puis nous partons vers la salle d'embarquement. Nous entendons de plus en plus de personnes parler français. Il est l'heure d'embarquer. Les gens s'agglutinent devant le comptoir pour être les premiers. Mais l'hôtesse ne peut pas nous faire monter dans les bus car elle est toute seule à gérer les billets. Elle doit attendre un(e) collègue. Laurent et moi aurons un petit bus rien que pour nous car j'ai demandé à monter en premier. En effet, l'escalier pour embarquer est vraiment casse-gueule et cela me stresse quand quelqu'un attend derrière moi. Nous sommes donc les premiers à attendre devant le comptoir. Nous regardons les gens et nous remarquons qu'ils sont tous habillés pareils. Sans couleur, sans jolis motifs, sans tissus agréables à toucher. Je nous inclus dans le lot car c'est idem pour nous.

 

Notre petit bus arrive et effectivement, c'est galère pour monter ces marches. Il y a une toute petite rampe pour m'accrocher et sinon c'est le vide. C'est flippant et stressant. Par contre, comme nous sommes les premiers, nous voyons les bagages qui sont envoyés en soute et nous voyons les nôtres. C'est rassurant.

 

Le vol se passe bien, nous dormons un peu et admirons la vue en arrivant sur Marseille. Le ciel est dégagé et il fait 15° C.

 

Nous récupérons nos bagages et on retrouve Mathieu qui est venu nous chercher. Nous fumons une cigarette devant l'aéroport et c'est vraiment bizarre de se trouver là. Nous réalisons que nous sommes partis mais nous sommes déjà là...C'est passé trop vite.

 

Durant le trajet, je me demande comment réagirait un indien qui vient pour la première fois ici et qui verrait nos routes, nos paysages, notre silence. Ici tout est réglé comme du papier à musique. J'ai toujours aimé cela car je suis quelqu'un de carré, qui anticipe tout, qui gère ma vie à la seconde, qui ne laisse pas beaucoup de place à l'imprévu et aux surprises. Et là, disons-le clairement, ça me gave ! Je voudrais retrouver ce boxon, ce foutoir, ce désordre ambiant mais finalement organisé.

 

Le calme de la maison, ce silence est assourdissant. Tu chercherais presque à faire du bruit car c'est trop tranquille, trop serein.

 

La routine reprend vite le dessus, il faut gérer le courrier, régler les factures, faire la liste des courses pour le lendemain, bref, il y a l'Inde et l'après-Inde.

 

Nous savons qu'il faudra du temps pour se remettre de ce voyage. Alors en attendant, nous allons nous reposer et récupérer quelques heures de sommeil.

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