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Pondicherry - Mallalapuram Jour 10

(10 février 2018)

 

Namaskar tutti !

 

Oui nous sommes toujours en vie mais la connexion Internet est très mauvaise. Nous avons attendu d'avoir plus de réseau pour vous envoyer notre journal de bord.

 

Nous avons passé une nuit très compliquée en la passant à chercher où et comment aller à notre prochaine destination. Puis, il fallait faire des réservations de vol, d'hôtel, calculer le temps qu'il nous faudrait pour arriver de notre point A à notre point B.

 

Une fois que tout cela a été défini, les ennuis techniques ont commencé. Ni Laurent, ni moi n'arrivons à nous connecter à notre messagerie. Tant bien que mal, nous réussissons à avoir nos billets et nos réservations.

 

Il est déjà extrêmement tard et le levé se fait un peu violemment car nous ne savions pas que nous devions libérer la chambre à 10h. Nous étions encore en pleins rêves.

 

15 minutes top chrono pour faire nos sacs et pendant notre petit déjeuner, nous goûtons notre premier fruit frais l'ananas. Nous croisons une marseillaise qui est aussi à la guest house et nous discutons de ce qu'il y a à voir dans le Sud. Elle nous explique qu'elle est allée à Mallalapuram où nous avons réservé pour ce soir. Elle nous en dit que du bien.

 

Je vais récupérer ma bague achetée la veille et nous partons annuler la réservation pour l'hôtel moisi avant de filer à la gare. En effet, nous aimerions savoir s'il est possible de faire le trajet en train Pondichéry-Chennai plutôt qu'en bus. Nous souhaitons quitter Pondichéry plus tôt que prévu non pas parce qu'il ne se passe plus rien après 22h mais bien parce que nous avons envie de voir autre chose.

 

Nous arrivons dans un hall avec un grand tableau d'information des départs. Sur la gauche à l'entrée, il y a un service d'informations pour les touristes. Mais le guichetier n'a aucune envie de répondre à nos questions et nous allons directement aux guichets principaux. Alors il faut déjà savoir à quel guichet aller. Puis, une fois que tu es dans la file, il faut jouer des coudes pour garder sa place. Mais cela ne suffit toujours pas. Car pendant que Laurent explique s'il est possible de prendre un train pour Chennai un homme pressé arrive pour prendre un billet. Bon pour celui-là, je peux comprendre, son train attend sur le quai depuis déjà vingt-cinq minutes, n'a pas l'air d'être prêt à partir mais nous le laissons passer devant nous. Ce sera bien le seul...Enfin, après que trois autres personnes se collent contre Laurent et passent sans scrupule. La notion de respect n'est pas vraiment la même que chez nous mais nous nous adaptons et tout cela se fait avec une lenteur quelque peu exaspérante.

 

Le guichetier nous aide pour remplir un formulaire de demande mais à chaque fois quelqu'un d'autre passe devant nous. Nous essayons de voir le guichetier d'à côté. C'est pareil. Derrière nous, des voyageurs attendent et nous regardent en souriants. D'autres courent sur la voie avec des sacs pleins de provisions pour leur voyage. Nous ne sommes pas dans une très grande gare, il n'y a pas une foule énorme. Toutes les classes sociales sont représentées car le train est le mode de transport le plus utilisé en Inde et il ne coûte vraiment pas cher.

 

Nous remplissons les formulaires demandés mais nous ne comprenons pas tout. Cela demande encore plus de temps pour retourner au guichet à chaque fois. Il faut indiquer son nom, prénom, son sexe, son âge, la couleur du slip que l'on porte (non là je rigole mais c'est vrai qu'ils demandent beaucoup d'informations qui nous paraissent parfois bien inutiles). Une fois que tout est rempli, on obtient enfin nos billets de train. Alléluia ! Une heure trente pour avoir des billets mais nous les avons!

 

Mais nous comprenons trop tard que le train ne part que le lendemain. Nous allons donc prendre le bus à la Bus Stand.

 

Le chauffeur de rickshaw est super sympa et nous dépose vraiment devant le bon bus. On hésite un peu car l'on voit que les sièges ne sont pas aussi confortables qu'à l'aller. On veut être sûr de monter dans le bon bus. C'est bien le cas. Une fois de plus, Laurent doit me soulever pour grimper car la marche est à nouveau trop haute et là, on sait que le trajet va être long et difficile. Ce n'est plus du tout le même genre de bus. Il ressemble plus au bus de ville. Pour les courtes distances c'est gérables mais pour 4h heures, cela devient un peu plus compliqué. Les sièges ne sont pas confortables, il y a beaucoup de monde à la différence du premier où nous pouvions nous étaler comme nous le souhaitions. Le vendeur de billets crie "Chennai, Chennai, Chennai !" pendant que le bus commence à partir. Il n'est pas très commode. Mais c'est quand même impressionnant de savoir que nous allons faire un voyage aussi long et que nous avons payé un peu moins de deux euros par personne. Un vendeur de pois chiches monte dans le bus avec son seau et demande qui en veut. Cela sent super bon.

 

Le bus démarre et là c'est l'enfer qui commence. Entre le chauffeur et son klaxon, c'est une grande histoire d'amour, peut-être même la plus belle. Il s'en donne à cœur joie et nos tympans explosent. Nous mettons aussitôt les bouchons. Le monde envahit le bus à chaque arrêt et me voilà serrée comme une sardine entre Laurent et un homme un peu corpulent. Le chauffeur met de la musique indienne durant le trajet. Je vois des indiens chanter à voix basse, le vendeur de billets fredonne en dodelinant de la tête et le chauffeur accorde le rythme de son klaxon à celui de la musique on dirait. Puis nous nous endormons serrés l'un contre l'autre. A mon réveil, si on peut appeler cela dormir, je vois assise à côté de moi une femme magnifique. Elle porte une boucle d'oreille en or avec une chaînette qui rejoint sa tresse qui est toute ornée de fleurs. Elle porte des bagues et ses avant-bras sont recouverts de bracelets rouge foncés. Son sari de couleur vert et bleu est orné de petites pierres précieuses. On dirait une mariée. Je ne peux détacher mon regard d'elle et j'espère que celui-ci n'est pas trop insistant.

 

Un nouvel arrêt sur une aire pour se dégourdir les jambes et il est l'heure de repartir. Avant de remonter dans le bus, je vois une femme âgée en sari qui a bien du mal elle aussi à monter, elle grimpe presque à quatre pattes.

 

Le trajet pour nous n'est plus très long et j'évite de me rendormir pour être sûre de ne pas rater l'arrêt. En effet, les arrêts sont très rapides. Les voyageurs montent alors que le bus commence déjà à rouler. Le vendeur de billets nous dit qu'il faut descendre au prochain arrêt. Nous nous dépêchons de regrouper nos affaires et nous arrivons enfin à Mallalapuram.

 

Mallalapuram est situé entre Pondichéry et Chennai au bord de la mer. C'est un village de pêcheurs où le temps semble presque s'arrêter. Nous avons choisi cette destination grâce à Mathieu qui y est déjà allé et qui nous a dit que c'était vraiment sympa. De plus, nous ne nous sentions pas de retourner directement à Chennai et prendre un vol dans la foulée.

 

Un rickshaw nous emmène à l'hôtel. C'est la première fois que nous voyons un établissement tenu uniquement que par des femmes. Elles nous font de grands sourires dès notre arrivée. Nous sommes malheureusement installés au deuxième étage mais la vue est superbe. Demain, nous changeons de chambre, nous serons au rez-de-chaussée. Nous découvrons celle-ci, elle est correcte. Nous avons surtout une immense terrasse que nous partageons avec d'autres voyageurs, la mer et la plage à perte de vue.

 

Au loin, on aperçoit des temples. On dirait qu'ils se trouvent juste à côté mais ce n'est pas le cas. Nous irons peut-être les visiter demain. Il faut prendre un tuk tuk car ils sont éparpillés un peu partout et les distances entre chacun semblent être importantes.

 

Les pêcheurs sont en train de ramasser leurs filets, les touristes arrivent pour le week-end et se baignent. L'eau est à 27 degrés en moyenne. Des femmes se baignent en sari, l'hôtel de luxe situé un peu plus loin balance une musique assourdissante et le soir va bientôt arriver. Il est difficile de marcher dans le sable et je vois que cela n'est pas mieux pour les personnes valides. Elles ont soudain une dégaine particulière, à faire de grandes levées de jambes pour ne pas trop s'enfoncer et cela me fait rire.

 

Nous souhaitons aussi aller nous baigner mais il y a vraiment beaucoup de vent et nous sommes fatigués. Nous nous reposons un moment avant d'admirer le coucher de soleil. Les gérantes de l'hôtel acceptent de nous laver nos vêtements après avoir compté combien il y avait exactement de pièces à laver. Puis nous partons manger au Fisherman.

 

Nous souhaitons goûter des produits de la mer. Le restaurant est au bord de la plage et Laurent trouve sympa les chaises qui s'enfoncent car tu peux ajuster la position de ta chaise.

 

Nous consultons la carte et le cuisinier ou le gérant arrive avec deux assiettes. Elles contiennent des poissons pêchés le jour-même. Il nous explique qu'il peut nous faire goûter cela si nous le souhaitons. Laurent accepte et je prends un mélange de fruits de mer et de nouilles. Nous profitons de ce moment pour admirer les jolis abats-jour en tissus de toutes les couleurs qui ornent le restaurant. Le personnel est très accueillant et tout est très bon.

 

Nous repartons par une petite ruelle située à l'arrière du restaurant et nous débouchons sur des petites maisons de toutes les couleurs. Les habitants vivent derrière les hôtels qui longent la plage. Certaines ont des portails sculptés, d'autres sont un peu plus délabrés. Il paraît que très tôt le matin, une femme passe de maisons et maisons et leur dessine sur le sol de grands mandalas et que c'est magnifique à voir.

 

Au bout de la ruelle, nous débouchons sur une très grande artère et là, c'est le jour et la nuit. Nous pensions arriver sur d'autres rues toutes calmes, typiques des maisons de pêcheurs du coin et c'est en fait un alignement de boutiques, de restaurants, et de bars. Nous ne nous attendions pas à cela. La rue s'agrandit, la circulation se fait de plus en plus dense, le monde est partout. Je ne peux m'empêcher d'entrer à nouveau dans de petites échoppes et je ressors avec un sac ou deux de merveilles. Les rues parallèles semblent être identiques à celles-là et nous décidons de rentrer à l'hôtel.

 

Nous fumons une cigarette sur la terrasse et une française qui dort dans la chambre d'à côté se joint à nous. Elle vient de Nice mais habite en Espagne depuis quelques années maintenant et cela fait douze ans qu'elle vient en Inde pour ainsi dire chaque année. Sa meilleure amie tient un restaurant pas loin et elle vient l'aider. Nous parlons voyage, de notre périple réalisé jusqu'à présent, des différences entre le Nord et le Sud, puis nous allons dans la chambre pour trier les photos et écrire l'article en attendant le lendemain pour pouvoir le publier. Enfin, nous prenons notre petite dose de smecta, notre anti-palu et nous nous couchons avec le doux bruit des vagues dans nos oreilles.

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