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Kolkata jour 32

(4 mars 2018)

 

Namaskar tutti !

 

Ben voilà cela sent la fin... C'est notre dernière journée complète à Kolkata avant de repartir chez nous.

 

Ce matin, je suis allée voir massi Margaret qui est à l'entrée de Shishu Bhavan pour lui montrer des photos datant de 1985. Mais elle n'est pas là. Celle qui l'a remplace me dit qu'elle est en vacances. Mais je ne sais pas si elle est vraiment partie en vacances quelques jours ou si c'est pour me dire que le dimanche, elle ne travaille pas. Je reviendrai demain en vitesse avant de partir pour l'aéroport. Je souhaite vraiment la revoir car cela me ferait plaisir de pouvoir lui rappeler des souvenirs et peut-être aussi lui poser encore quelques questions.

 

Nous nous baladons encore dans les rues du marché mais presque tout est fermé aujourd'hui. On remarque bien la différence. Il y a moins de voitures qui roulent, nous pouvons traverser presque sans se faire écraser, lol et les gens ne courent pas autant. La chaleur est vraiment écrasante. Tu es moite et transpirant en quelques secondes. Et quand tu dois rester ne serait-ce que quelques minutes, cela devient vite intenable. Nous avons remarqué la différence de température au fur et à mesure que le mois passait. Au début, nous trouvions presque qu'il faisait un peu frais. Et maintenant, tu attends qu'il soit 22h pour avoir un peu d'air. Et ce qui devient aussi compliqué, ce sont les odeurs des déchets dans la rue, des poubelles (une seule vue à ce jour) qui ne sont pas vidées car tout devient exacerbée. C'est vraiment difficile à supporter.

 

Puis nous allons voir les enfants à Shishu Bhavan. C'est le jour des visites. Nous sommes avec Kanta, Giovanni et Audrey. Nous attendons Sandeep une fois de plus...lol

 

Nous sommes dans l'entrée, et voyons des mères arriver et attendent que les massis et les sisters leur amènent leurs enfants. Puis nous les voyons arriver, tous beaux en habits du dimanche. Elles s'installent avec eux dans la zone du dispensaire. Nous les voyons au loin leur faire des câlins, jouer avec eux ou leur donner à manger. C'est la première fois que je vois autant de familles venir leur rendre visite. Il paraît qu'à Noël et Pâques, c'est bondé. J'apprends aussi qu'un jour ils ont installé un écran géant au deuxième étage et que tous les enfants de l'orphelinat étaient rassemblés (enfants handicapés compris) pour regarder le dessin animé du livre de la jungle.

 

Puis Laurent et moi remettons aux sœurs les médicaments que nous n'avons pas utilisé durant ce mois pour le dispensaire. La quantité est assez nombreuse car nous n'avons pas trop été malade et puis parce que j'avais préparé la trousse à médicaments en double au cas où un bagage se perdrait. Il y a un peu de tout et j'avais fais en sorte qu'il y ait toujours la notice même si je les avais sortis de leurs emballages pour gagner de la place dans les sacs.

 

Sandeep arrive et nous allons faire une photo officielle des cinq enfants adoptés de Shishu Bhavan qui se retrouvent au même moment et au même endroit en Inde. Cela n'est pas courant et valait bien un cliché ou deux.

 

Les enfants dont les parents ne sont pas venus les voir jouent dans la cour pour les plus petits et sur l'air de jeux pour les plus grands. Nous avons apporté des ballons. Laurent et Sandeep les gonflent puis Kanta et moi les distribuons. Les enfants sont heureux et certains filous en mettent en réserve dans leurs poches.

 

Nous sommes autorisés à faire des photos car c'est notre dernier jour et nous profitons de chaque instant passé avec eux. On sent très bien que le dimanche est un jour différent pour eux. Et aujourd'hui il fait beau et chaud (très chaud même), les ballons de toutes les couleurs volent partout et les enfants sont contents. Encore plus quand ils les éclatent. C'est le concours de celui ou celle qui en aura le plus dans les mains.

 

Je profite de ce moment où tout le monde s'amuse pour vite aller dire au revoir à Sister Marianne. Je croise un petit bout de chou qui se promène tout seul et qui a échappé à la vigilance des massis. Je le ramène vers l'aire de jeux en lui prenant la main et il me sourit. Il ne veut plus me lâcher. Je lui tends un autre ballon, lui fait un bisou puis nous montons voir les touts petits.

 

Là aussi les parents sont dans le hall du deuxième étage et jouent avec leurs progénitures. Nous ne voyons qu'un papa à l'étage des bébés. Puis, nous allons voir les autres enfants. Ils ne sont pas nombreux à ne pas avoir de visite aujourd'hui. Shoana, Shanti et Samuel par exemple sont dans les lits et attendent que l'on vienne s'occuper d'eux. Ils sont debouts à agripper les barreaux des lits et nous sourient quand nous arrivons. Nous leur faisons des bisous des câlins et une massi me dit qu'une sœur veut me parler. Je sors et la sœur en question, que j'aime bien en plus, me dit que les enfants sont malades et que l'accès est interdit ou du moins limité aussi car les parents sont là. Je lui réponds que j'ai l'autorisation de Sister Marianne car c'est notre dernier jour ici et elle accepte que nous leur disions au revoir. Elle nous souhaite un bon voyage et espère que nous reviendrons bientôt.

 

C'est étonnant comme on s'attache aux gens, aux enfants, à leur manière d'être et de faire. Le premier jour, tu as l'impression que ce sont tous les mêmes et au fur et à mesure que tu les vois, tu reconnais la malice de certains, la coquetterie d'une autre, celui ou celle qui pleure pour un rien, le bagarreur ou la timide et tu les identifies clairement. Ce ne sont plus "des enfants à Shishu Bhavan", mais ils ont chacun leur nom (même si nous ne les retenons pas tous évidemment). La petite fille au bonnet bleue n'est pas là. D'ailleurs nous ne l'avons plus recroisé depuis un bon moment.

 

Nous ne restons pas très longtemps car nous avons encore nos sacs à faire et ce soir nous mangeons chez Giovanni qui est cuisinier italien de formation et qui nous mijote un plat de pâtes dont lui seul a le secret. Nous croisons encore des enfants qui s'entraînent au criquet dans une ruelle.

 

Une fois à l'hôtel, la partie de Tetris commence pour être sûr de tout ranger dans nos valises. Nous avons demandé un pèse-personne pour ne pas avoir de mauvaises surprises à l'aéroport.

Nous nous sommes donnés rendez-vous à 19h devant Shishu Bhavan car nous ne savons pas où habite Giovanni. Nous découvrons une nouvelle rue très animée en ce début de soirée. Nous découvrons les fabricants de beedis (cigarettes indiennes à l'eucalyptus), croisons un nouveau salon de coiffure, les étales de boucherie ne manquent pas ici. Je les contourne un peu rapidement car je n'ai pas envie de me couper la faim et par cette chaleur, j'essaie de ne pas trop imaginer la qualité et la fraîcheur de la viande. Ça klaxonne toujours autant, les dos d'éléphants sont très présents ici et tu slalomes entre les gens.

Giovanni nous attend devant chez lui. C'est une résidence privée. Il habite avec trois autres colocataires. Nous montons trois étages en ascenseur et arrivons dans un grand appartement où deux chiens nous font la fête à notre arrivée.

Il nous a concocté des pâtes à la sauce tomate. C'est étrange pour notre dernier soir de manger italien et non indien mais c'est super bon et très convivial.

 

Kanta me demande si je vais bientôt revenir en Inde. Et franchement je ne sais pas trop. J'imagine que oui, qu'un jour je reviendrai mais ce ne sera vraiment pas dans l'immédiat. Et ce n'est pas lié à une quelconque notion d'argent mais bien parce que j'ai l'impression à l'heure d'aujourd'hui, d'être tellement riche de tout ce que j'ai vécu, découvert, ressenti, etc. que je me sens comblée. Je n'ai pas de frustration. Je ne ressens pas le besoin de revenir tout de suite. Sans doute aussi parce que j'ai besoin de digérer ce voyage avant de revenir. Et si un jour je reviens, de savoir pourquoi je le fais.

 

Allan son colocataire rentre et nous profitons encore de sa présence un moment. Ses autres colocataires sont arrivés et jouent à la playstation dans le salon. Nous nous disons au revoir devant son portail en se promettant de garder le contact dans tous les cas.

 

Puis nous repartons, Kanta, Audrey, Laurent et moi par d'autres rues, histoire de profiter encore un peu de ce tout petit début de fraîcheur avant de rentrer à l'hôtel. Nous prenons un tuk-tuk où nous sommes cinq en plus du chauffeur. Celui-ci démarre alors que j'ai presque encore une fesse hors du véhicule...

Le trajet ne dure qu'une minute ou deux mais c'était sympa.

 

Voilà pour ce dernier jour.

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