Kolkata - Mumbaï jour 33
(5 mars 2018)
Salut tout le monde !
Alors c'est bien beau de vouloir préparer ses sacs à l'avance mais quand tu dois finir de tout ranger la chambre d'hôtel, c'est là que tu vois que la partie de Tetris n'est pas tout à fait finie...
Une fois les bagages terminés, nous les pesons pour ne pas avoir de mauvaises surprises à l'aéroport. Nous sommes chargés mais nous ne dépassons pas le poids autorisé.
Nous avons finalement décidé de ne pas utiliser la poste indienne. Non seulement parce que cela nous demandait de retourner à BBD Bagh et donc de "perdre" du temps précieux sur les derniers jours qu'ils nous restaient mais aussi parce que c'était plus compliqué que cela de devoir tout emballer, lister tout le contenu du sac en détail, etc.
En effet, si tu veux envoyer un bagage depuis l'Inde, il ne faut pas qu'il dépasse 20 kg, puis tu dois estimer la valeur de tous les biens qu'il contient, ensuite, il faut lister en détails chaque produit (tout en anglais en plus). Puis, tu dois aller devant la poste et faire faire un "emballage" de ton sac. C'est à dire que des hommes sont chargés de te coudre dans du coton une housse pour ton sac. Ensuite, il sera estampillé par la poste indienne avec le contenu affiché sur la housse et ton adresse.
Puis tu dois attendre que ton colis arrive chez toi en France. Et là aussi, c'est au petit bonheur la chance. En effet, tu peux recevoir ton bagage dans les 15 jours qui suivent, comme ne rien recevoir du tout.
Une fois les clés de la chambre rendues, nous avons encore deux heures avant de partir pour l'aéroport. Nous retournons sur le marché pour acheter les dernières bricoles. Nous sommes lundi, la semaine commence avec son trafic incessant. Chandra Bose Road est à nouveau ré-ouverte et tu reprends ton slalom entre les voitures pour traverser la route. Le marché ouvre à 8h mais certains commerçants installent leurs échoppes qu'à partir de 10h.
En marchant dans les rues, nous réalisons que c'est la dernière fois que nous le faisons avant... une prochaine fois ?
Je rentre à l'hôtel pour bourrer nos sacs des dernières petites trouvailles pendant que Laurent achète encore quelques épices. Avec l'aide d'un des gérants, nous nous asseyons sur le sac pour le fermer.
Il est 14h45, nous devons prendre un taxi à 15h. Laurent et moi courons à Shishu Bhavan car je voudrais montrer les photos à Massi Margaret que j'ai sur mon ordinateur. Elle est bien là mais nous ne sommes pas autorisés à nous asseoir à côté d'elle à l'entrée sur le banc. Elle nous demande d'aller l'attendre devant le dispensaire.
Nous revoyons une dernière fois Giovanni qui enregistre les nouveaux bénévoles. Nous faisons la connaissance à l'arrache vu le temps que l'on n'a pas, de deux français qui viennent de Perpignan pour une durée indéterminée.
Massi Margaret arrive mais nous voyons bien qu'elle n'a pas le temps ni l'autorisation d'être là. Je lui montre les photos en vitesse. A sa tête, je vois qu'elle reconnaît les lieux, les personnes mais malheureusement, je n'ai pas le temps d'en discuter plus longuement, ni de lui poser d'autres questions.
Nous repartons au pas de course à l'hôtel. Le taxi arrive. Nous pensons refaire le même trajet que toutes les dernières fois où nous avons pris l'avion, mais il décide de prendre d'autres rues, pour gagner du temps peut-être. Nous découvrons encore Kolkata d'une autre manière. Dans trois jours, ce sera la journée de la femme. Nous voyons des pancartes et des affiches rappelant cette date. C'est étrange de marquer cet événement dans un pays qui a des fois du mal à reconnaître la femme à sa juste valeur. Nous sommes silencieux dans le taxi. On essaie de graver ces derniers instants dans cette ville qui nous a tant plu.
Le trajet jusqu'à l'aéroport passe trop vite et nous voilà embarqué dans le tourbillon des contrôles et cie.
Nous savons que nous allons payer un supplément pour notre bagage et nous avions au préalable lors d'un autre passage ici, demandé le montant approximatif. Par chance, nous tombons sur la même personne et elle se charge de tout.
Par contre, nous avons une très mauvaise surprise lors de la pesée. La balance de l'hôtel était faussée. Du coup, nous nous retrouvons avec tous nos bagages qui pèsent plus que prévu. Par chance, ils n'en tiennent pas trop compte. Nous payons le supplément et sommes surpris de découvrir que cela nous coûte autant que si nous l'avions envoyé via la poste indienne.
Nous avons deux heures devant nous. Nous nous changeons car nous savons que les températures dans l'avion et chez nous ne seront pas celles d'ici. En effet, nous venons de passer un mois à vivre en tenues légères et c'est un peu rude de devoir enfiler à nouveau col roulé et jeans.
Nous mangeons au KFC, hé oui ça arrive ! Et nous goûtons un hamburger indien. Il est très épicé mais super bon.
Nous embarquons de nuit. Je ne verrai plus rien de Kolkata. Je suis un peu triste de partir et contente tout à la fois de rentrer. Nous sommes fatigués et essayons de dormir un peu. Nous savons qu'à Mumbaï, nous aurons 3h30 d'attente. Nous demandons à notre voisin assis à côté de nous s'il est possible de visiter un peu la ville avec le temps que l'on a à disposition. Il nous dit que non, que c'est vraiment trop court.
Nous arrivons à l'aéroport de Mumbaï à 22h. Et là, oh my God, c'est un aéroport de fou ! Nous sommes les derniers à sortir de l'avion. Nous empruntons les couloirs qui sont vides et sans fin. Mais nous ne nous ennuyons pas une seconde car c'est comme si tu visitais une expo géante. Il y a des créations d'artistes partout sur les murs. Je reste en extase devant une série de photos d'enfants mis en valeur par un artiste qui a su mélanger scrapbooking et menuiserie. J'aurais pu rester des heures devant cette fresque.
Nous sommes seuls à parcourir ces couloirs et nous découvrons des zones qui ne sont pas ouvertes. Là aussi, il y a des sculptures partout, des tableaux. C'est un peu comme si tu te promenais dans une galerie géante.
Nous arrivons au contrôle pour l'embarquement international. Alors ici, ça ne rigole pas au niveau sécurité. Je vois mes béquilles scannées sur l'écran. Puis je suis fouillée. Mais la femme qui me palpe n'arrive pas à comprendre pourquoi mon orthèse a cette forme-là. C'est la première fois que je dois me déshabiller pour la lui montrer. Puis elle revient avec un détecteur de drogue qu'elle passe sur l'ensemble de l'orthèse. Je peux enfin partir.
Mais Laurent de son côté, a je ne sais combien de câbles, batteries, rallonges et cie dans son sac, et tout est scanné, fouillé, pièce après pièce.
Nous pouvons finalement partir, car nous ne sommes pas des terroristes !
Nous découvrons l'aéroport de Mumbaï. Alors certes, ce n'est pas aussi passionnant je pense que de visiter la ville mais c'est un aéroport gigantesque. Il y a des boutiques partout, des cafés, des duty free dans tous les coins, des files d'attente pour le moindre achat, ça grouille toujours autant.
Nous nous posons dans un café et je décide d'utiliser nos dernières roupies dans un boutique. J'en profite pour aller fumer une cigarette. Le coin des fumeurs est maintenant un bocal où tout le monde s'entasse et où en règle générale tu ne vois plus ton voisin, tellement il y a de fumée. Comme on a confisqué ton briquet au contrôle, tu utilises le briquet mural qu'il y a dans la pièce. Sauf qu'il est bien trop haut pour moi. Cela ressemble un peu à l'allume-cigare dans les les voitures. Sur les murs, il y a une déco vintage de guitares électriques et d'images de sons.
Il est temps d'aller dans le hall d'embarquement. Nous ne sommes pas très loin mais les distances d'un hall à l'autre sont vite importantes. Tous les luminaires sont d'énormes fleurs en métal qui s'ouvrent en corolle. Chacune est disposée avec une ouverture différente des pétales. C'est vraiment super beau à voir.
Nous savons que nous retrouverons Marie à Munich pour le dernier bout de trajet. Mais notre vol a du retard et nous devons patienter 30 minutes. Nous espérons pouvoir avoir notre correspondance car en effet, nous aurons une heure pile pour faire le changement. Sauf que là, nous n'aurons plus qu'une demi-heure...
A demain !