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Dehli jour 25

(25 février 2018)

 

C'est notre dernier jour à Delhi. Nous avons prévu de faire quelques boutiques et de ramener quelques trucs car c'est vrai que c'est un quartier pas très cher ou du moins, cela l'est moins qu'à Kolkata.

 

Sauf que Laurent n'est pas en super forme ce matin-là. C'est à son tour de tomber un peu malade. J'avais prévu de prendre le minimum indispensable pour Delhi au niveau médicaments et de laisser le reste à Kolkata car cela faisait trop lourd dans le sac pour si peu de temps. Je le laisse se reposer et comme notre hôtel est très bien situé, je peux à tout moment aller le voir. Je pars donc toute seule dans les rues de Main Bazar. Les échoppes commencent à ouvrir. Ici, le quartier ne s'éveille pas avant 10h. Certaines boutiques ouvrent même qu'à 11h30. Il faut dire qu'elles restent ouvertes jusqu'à 21h-22h en non stop.

 

Les commerçants nettoient leurs boutiques. Ils font l'inverse de chez nous. Quand on ferme un restaurant ou un magasin, on nettoie tout, on remet en ordre pour qu'à l'ouverture le lendemain, cela soit tout de suite accueillant et accessible. Ici, ils ferment la boutique à 21h00 et pas une minute de plus, jettent sur le trottoir leurs poubelles sans chercher à les vider dans un endroit approprié et s'en vont. Le lendemain, ils ouvrent, balaient le magasin pendant que tu es en train de choisir un vêtement, un bijou ou autre. A tout moment, ils te poussent ton tabouret un peu plus loin le temps de passer le balai et la serpillère, puis ils te font rasseoir là où tu étais au départ. Ils ne travaillent jamais seuls. Ils sont toujours minimum deux. Mais il n'y en a qu'un des deux qui connaît le prix exact des choses. L'autre ne fait que montrer le produit et revient pour te dire combien il coûte.

 

La différence aussi majeure là-bas est qu'ils ont toujours du stock même quand ils n'en n'ont plus. Ils te proposent d'abord tout autre chose et si vraiment ils voient que tu ne veux que ça et rien d'autres, ils prennent une moto, scooter, mobylette ou autre et revienne cinq minutes après avec un tout nouveau stock. En fait, ils se dépannent les uns les autres en allant demander au voisin, moyennant une commission.

 

Je reviens toutes les heures ou presque voir comment se porte Laurent. Je ramène aussi à chaque fois quelques petites affaires et j'en profite pour vider mon sac avant de repartir. Laurent n'est pas encore en état de sortir mais peut-être en début de soirée.

 

C'est difficile de lui dire que je serai là à telle heure car en Inde, ils ont le temps, le prennent et tu te retrouves à passer plus de deux heures au même endroit. Car ils veulent tout te montrer, que tu achètes tout, etc. Chez nous, c'est beaucoup plus expéditif. Et quand je reviens voir Laurent, l'heure est très largement passée et tu n'as fait qu'une boutique. Je négocie vraiment pour la première fois des prix. Comme je ne suis pas douée en anglais, je vois le montant sur la calculette du vendeur, je la lui prends, efface le total et lui dis mon prix à moi. Il rit et refuse et commence alors le jeu du plus cher/moins cher. On finit par s'entendre et tout le monde y trouve son compte.

 

En sortant d'une boutique, j'assiste à un mariage. Je ne sais pas que c'est cela et un homme très bien habillé (tout dans les blancs), est assis sur magnifique cheval blanc qui lui aussi a été habillé pour l'occasion. Deux enfants (garçons je précise) sont assis devant et derrière lui sur le cheval. Ils déambulent dans les rues en tenant chacun une ombrelle colorée et les invités les suivent au son des instruments, des klaxons et de la population générale. C'est très beau à voir et malgré le fait que les voitures klaxonnent derrière car elles voudraient passer, tu sens qu'il y a un respect malgré tout pour ce qui est en train de se vivre.

 

Quelques heures plus tard, je vois un petit spectacle de rue. Deux hommes sont en train de jouer de la musique sur des instruments que je ne connais pas (des espèces de banjo j'imagine) en chantant et une femme est en train de danser sur le trottoir dans un sari rouge et doré. Elle est timide, elle attend qu'une autre danseuse la rejoigne on dirait mais cela semble compromis. Il n'y a pas de chapeau où déposer de l'argent, et une fois la danse terminée, ils repartent comme si de rien n'était. C'était vraiment très beau à voir. L'harmonie des voix était agréable et la performance de la jeune femme était très émouvante. Son jeu de mains était juste magnifique. Ses grelots aux pieds te font les regarder de plus près aussi et tu te demandes des fois comment elle arrive à prendre des postures pareilles.

 

Il est presque 19h. Nous avons rendez-vous pour notre dernière soirée avec Virginie et Jean-François pour manger. Laurent va mieux et nous faisons quelques boutiques ensemble avant d'aller avec Jean-François directement à leur hôtel. Le Jyoti Mahal est un magnifique hôtel, à l'écart du bruit. Tout en blanc, avec des énormes statues d'éléphants qui nous accueillent dans l'entrée. Une décoration style du Rajasthan est finement répartie dans tout l'hôtel, c'est vraiment superbe.

 

Nous mangeons sur la terrasse sur le toit. C'est vraiment agréable et reposant comme endroit. Les deux filles de Virginie sont là elles aussi. Elle sont arrivées de Jaipur et repartent dans deux jours pour la France. Nous passons vraiment une soirée hors du temps. Chacun a quelque chose à raconter, une anecdote, un souvenir mémorable, une question, un conseil...Bref, on découvre encore et toujours l'Inde. Cela donne envie de revenir avant même que le séjour ne soit fini. On nous met en garde pour la fête de l'Holi, de ce qu'il faut faire et ne pas faire mais on vous en dira plus au moment voulu.

 

Nous rentrons en sachant que nous allons nous revoir à Lourmarin et nous faisons nos sacs pour repartir à Kolkata. Demain nous avons prévu de prendre le métro pour nous rendre directement à l'aéroport. Cela ne coûte pas cher, et surtout, on évite les bouchons.

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