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Kolkata jour 16

(16 février 2018)

 

Hello tutti !

 

Aujourd'hui nous devions régler un souci technique sur l'appareil photo de Laurent et nous sommes donc partis dans un magasin spécialisé.

 

Nous sommes allés en tuk-tuk sur la place de l'Esplanade. C'est pas très loin de Shishu Bhavan mais le trafic est tellement intense que tu mets vraiment trois plombes pour y arriver.

 

L'Esplanade est une énorme place qui dessert une entrée de métro, le début des marchés de rues, et la fameuse Market Place dont on vous a déjà parlé. On voit des fourgons de police avec des gens à l'intérieur. Les fenêtres du véhicule sont grillagées mais la porte est grande ouverte avec un CRS qui dort sur le siège passager !

 

Nous avons repéré les différents lieux où nous devons aller pour l'appareil photo et en arrivant dans la rue, une manifestation se prépare aujourd'hui ou dans les jours prochains. Car une armada de CRS, de policiers en tout genre, habillés en uniformes blancs ou bruns avec des matraques en bois et en plastique pour certains à la main, surveillent la rue sans bouger. Des barrières de sécurité vont être mises en place sous peu. Il y a quelques femmes dans le lot mais elles sont peu nombreuses.

 

Nous devons aller dans la rue en face. C'est un CRS qui nous fait traverser car là, même avec toute la bonne volonté du monde, on n'y serait jamais arrivé. De l'autre côté de la rue, ce sont des civils qui stoppent un bus pour que l'on ne se fasse pas écraser.On sait que la circulation à Kolkata est énorme et on a l'habitude de la voir généralement sur de grandes artères. Et là, elle se concentre sur des rues comme chez nous, et c'est vraiment l'enfer, entre le bruit, la pollution et les passants.

 

On découvre un premier magasin de photos. Puis une rue plus loin, on en découvre un deuxième. Puis un troisième. On finit par comprendre qu'on est dans la rue des vendeurs d'appareils photo et de réparateurs spécialisés dans le domaine. C'est particulier de voir toutes ces échoppes qui vendent la même chose. Au bout de la rue, il y a aussi les réparateurs de vitres de téléphones portables.

Chez nous c'est sûr, c'est pareil, mais tout n'est pas aussi concentré.

 

J'avoue que c'est pratique pour moi de ne pas devoir traverser toute la ville pour trouver ce que l'on cherche.

 

Nous allons de l'un à l'autre, demandons les tarifs pour une réparation ou un éventuel achat (peut-être que cela est intéressant d'en acheter un ici, on ne sait jamais). Et plus on avance dans la rue, plus les tarifs baissent. On rigole en se disant qu'il sera gratuit au bout de la rue mais non, les tarifs remontent ! On note tout, on compare avant de faire notre choix.

 

Au milieu de cette rue, se vendent aussi les chaussures, les chemises et caleçons pour hommes. Il y a un ou deux magasins de vente de miroirs. Ils font aussi de la découpe sur mesure. C'est impressionnant de voir deux hommes porter un miroir de 8 mètres de long et qui reposent sur un turban posé sur leurs têtes. Ils crient sans doute de laisser le passage libre au fur et à mesure qu'ils avancent.

 

Nous entrons dans un magasin bondé, pas très grand. Il n'y a que des hommes. Certains transpirent d'attendre qu'on les servent et s'essuient le front avec un mouchoir.

 

Tout le monde me regarde. Peut-être que je ne devrais pas être là avec Laurent dans cette boutique mais attendre dehors. En tout cas c'est le sentiment que j'ai lorsque nous repasserons devant la boutique plus tard. On effet, une femme attend dehors comme si c'était interdit pour elle.

 

En effet, dans la rue, il n'y a pas de femmes ou alors elles se comptent sur les doigts d'une main.

 

Nous continuons de parcourir la rue pour aller à un tout autre endroit où quelqu'un devrait être en mesure de nous renseigner.

Et là, j'avoue que j'ai commencé à perdre ma patience. Nous avons traversé une quantité de trottoirs, avec du monde à gogo qui te bouscule, pousse le voisin qui retombe à moitié sur toi et où tu vois toujours les mêmes échoppes. Des vendeurs de tournevis, de coques de portables et ça, sur des kilomètres.

 

Laurent par contre a une patience d'ange. Il est prêt à attendre, à discuter, à négocier et à réexpliquer les choses quand ils ne comprennent pas. Alors que moi, dès que je vois qu'ils ne comprennent pas, je sens que cela va prendre une éternité pour avoir ce que nous souhaitons et je veux tout se suite partir ou chercher quelqu'un d'autre qui comprend tout de suite. L'Inde pour cela, est une magnifique école de la patience. Peut-être que je réagirais aussi autrement si je savais que nous restions six mois ?

 

Nous trouvons le croisement où se trouve la rue que nous cherchons. Nous remarquons la manière très différente d'indiquer une rue, un quartier. Tu penses que c'est dans l'ordre chronologique ou les chiffres pairs et impairs sont en face l'un de l'autre et non pas du tout. Tu ne comprends rien et tu es obligé de demander ton chemin.

 

Depuis le début du voyage, nous ne nous sommes toujours pas habitués au oui et au non des indiens. Leur dodelinement de la tête est si particulier qu'à chaque fois nous prenons ça pour un non et nous nous en allons. Ou alors on a l'impression que cela les dérange et en fait pas du tout. Il en est de même pour nous. Nous disons non aux vendeurs incessants, mais notre non à nous, et évidemment que pour eux... cela veut dire oui. Et ils ne comprennent pas pourquoi on part plus vite que prévu ! On vous redira dans six mois si on s'est habitué à leurs mouvements de tête ! Lol...

 

Quelques indiens finissent par nous indiquer l'emplacement exact et il s'avère être un immeuble au fond d'une cour sans pancarte et le magasin en question est au quatrième étage. Cela fait déjà deux heures et demi que nous marchons et nous voulons nous poser quelques minutes. On cherche un bar ou un restaurant mais on ne voit rien. On demande à un jeune et il nous répond qu'il n'y a rien ici. Cela fait bizarre de trouver des rues sans bars, sans restaurants, etc.

 

On rebrousse donc chemin et on découvre que chaque corps de métier a sa rue. On passe devant les vendeurs de tissus, essentiellement pour hommes dans ce quartier-là. Puis ce sont les couturiers qui prennent la suite ainsi que les réparateurs de machines à coudre. Nous voyons de superbes machines à l'ancienne.

 

La rue est très longue et on arrive dans l'univers de l'aluminium. Des barres par millier s'entassent dans de petites boutiques, pendant que certains coupent la dimension demandée par un client ou que d'autres en portent trois sous le bras ou sur des rickshaws.

 

On longe encore un peu plus loin et ce sont toutes les poignées de porte qui sont en exposition dans les magasins. Le luxe côtoie le kitch, ou encore le juste pratico-pratique. Il y a vraiment de tout en Inde et dans la rue surtout.

 

Il y a les vendeurs de matelas. Ils te coupent la mousse sur mesure et tu vas ensuite dans une échoppe plus loin pour choisir le tissu qui va le recouvrir. Nous croisons ensuite un vendeur de néons, pendant que des sacs remplis d'embouts en caoutchouc pour les pieds de table, de chaises ou de béquilles attendent au sol de trouver preneurs.

 

On s'arrête pour boire un verre dans un petit restaurant de rue au bord de la route et on voir notre premier tram. Il n'est pas bondé comme j'aurais pu l'imaginer et je le trouve joli en plus.

Nous sommes fatigués et nous décidons de retourner dans la rue des appareils photos pour choisir la boutique qui répond à nos besoins. Mais avant cela, nous souhaitons acheter une valise pour ramener quelques souvenirs. Et là, on peut dire que cela a été mythique.

 

Déjà, il y a aussi une rue pour les vendeurs de valises, sacs et cie. On commence à regarder une première valise et là immédiatement, on nous fait nous asseoir sur un banc et on nous montre des modèles alors que nous n'avons même pas dit ce que nous recherchions. Nous expliquons notre requête et je le vois en apporter une d'un certain format. Puis on demande à voir le modèle un peu plus grand. Sans attendre, ils courent dans leur réserve et arrivent avec le format qui pourrait nous convenir mais ils ont encore plus grand ! Et à chaque fois que tu veux te lever pour partir car rien ne te convient vraiment, ils te tapent sur l'épaule pour que tu te rassois et te disent "sit, sit" ou alors ils prennent leur calculatrice et te courent après dans la rue en te criant "very good price, very good price" !

 

Et cela a été comme cela pour toutes les boutiques. Certains ont mis le paquet pour nous la vendre. S'accrochant à l'épaule de Laurent, un vendeur a escaladé la valise pour nous prouver sa solidité. D'autres ont donné des coups de points. Laurent a voulu faire de même et avec lui, il y a eu un bruit suspect...Lol ! Bref, la bataille fut rude mais on est reparti avec une valise qui nous convenait à tout niveau. Mais tout cela prend une éternité.

 

Une fois nos emplettes terminées, nous avons parcouru encore quelques rues avec des vendeurs des vendeurs d'habits pour hommes exclusivement et j'ai craqué une fois de plus pour certaines turkas (habit le plus porté en Inde par les femmes après le sari).

 

Le chauffeur de taxi nous dépose à côté de la scène qui a été spécialement installé pour la fête de la Saint-Valentin et nous voyons des hommes (à nouveau il n'y a qu'eux) installés sur des chaises en plastique et qui attendent que le show commence. Nous ne savons pas ce qui doit se passer exactement. Nous restons quelques minutes et on nous propose de nous asseoir. Mais la musique qui passe dans les enceintes est si stridente et le son mal géré que nous préférons rentrer.

 

Une fois à l'hôtel, nous sommes trop fatigués pour ressortir manger et nous commandons par le biais de l'hôtel.

 

Demain est une journée spéciale car j'ai prévu une surprise pour l'anniversaire de Laurent. Nous vous en dirons plus en temps et en heure.

 

Je sais que nous n'avons pas encore fait le récit de l'expédition de Laurent dans le grand Nord mais nous attendons de pouvoir vous montrer les photos qui vont avec. De plus, c'est un peu compliqué de raconter les aventures de quelqu'un d'autre sans l'avoir vécu. Cela me demande un peu plus de temps mais cela se fera car ça vaut vraiment le détour.

 

Voili voilou pour le moment.

 

Bonne nuit !

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