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Kolktata jour 30

(2 mars 2018)

de 13h à 17h30

 

Namaskar everybody !

 

Aujourd'hui a été une journée particulière car Laurent et moi avons fait des choses chacun de notre côté. Nous pensions pouvoir fêter l'Holi dans les rues comme hier sauf que cela n'était pas possible car les gens fêtaient mais en privé. Du moins c'est ce que nous avons compris.

 

Du coup, hier soir, Laurent a cherché où il était possible de faire des photos de cette superbe fête et il a décidé de se rendre à Orchid Garden pour une Holi géante.

 

De mon côté, j'ai commencé par faire en début d'après-midi quelques recherches pour essayer de retrouver le bidonville du film "La Cité de la Joie" et puis je suis partie retrouver Kanta et Audrey à Shishu Bhavan. Nous nous étions donnés rendez-vous pour 15h. J'arrive en avance et je regarde tout et rien de cette rue qui m'est devenue si familière depuis un mois.

 

Je sais qu'elles vont arriver par la droite et je vois de très loin les personnes qui vont venir à Shishu Bhavan. Ils sont reconnaissables entre mille. De par leurs habits, couleur de peau, typé ou non, on sent tout de suite qu'ils viennent pour s'inscrire pour faire du bénévolat. Le nombre de gens qui passent la petite porte d'entrée est impressionnant. Il y a tous les âges, toutes les nationalités, toujours cette envie de venir aider un peu d'une manière ou d'une autre. Certains sont en retard, mais ce n'est jamais vraiment grave.

 

Audrey arrive la première. Nous attendons Kanta en vain puis nous entrons. Elle nous rejoindra. Giovanni est déjà en train de faire les fiches d'inscription des volontaires. Sandeep est malade et ne peut le rejoindre.

 

Audrey m'a demandé si je pouvais l'accompagner voir Sister Marianne pour lui demander un papier officiel comme quoi elle est une enfant abandonnée et que de ce fait, elle ne connaît pas le nom de ses parents biologiques. Elle a besoin de ce document pour faire faire un visa à vie pour l'Inde. Mais le bureau est fermé.

 

Nous attendons sous un petit porche sans savoir si elle va venir vraiment ou non. Kanta arrive à ce moment-là. Elle ne s'était pas réveillée. Nous croisons Sister Marianne par pur hasard et je demande à pouvoir lui parler. J'explique la demande d'Audrey. Ce n'est pas évident, car mon anglais est vraiment laborieux et la sœur croit que je veux des infos sur la mère biologique d'Audrey alors que ce n'est pas le cas du tout.

 

Une heure plus tard, on finit par avoir le papier dont elle a besoin et que la sœur lui a écrit sur une très vieille machine à écrire.

 

Audrey s'en va et je retrouve Kanta dans la cour des grands. Ils ne sont pas tous là. Nous les regardons jouer en discutant. Puis nous décidons d'aller voir la massi qui fait le contrôle des entrées et des sacs à la sortie.

 

Si nous allons voir cette personne en particulier, c'est parce qu'elle était une massi qui s'est occupée de nous (Kanta, Giovanni et moi) dans ces années-là. Elle s'appelle massi Margaret. Nous expliquons pourquoi nous sommes là. Elle nous connaît sans nous connaître car elle nous voit tous les jours mais elle ne sait pas vraiment qui nous sommes. Elle travaillait avec les enfants et maintenant, elle est responsable des contrôles. Il semblerait qu'on lui ai proposé de continuer à travailler avec les enfants mais que cela devenait trop pénible pour elle.

 

Nous prenons le temps de lui raconter nos histoires respectives et quand je dis mon prénom, elle se souvient de moi instantanément. C'est assez bizarre de la voir se rappeler aussi bien de moi. Par contre, elle ne se souvient pas de Kanta ou du moins pas autant. Je ne sais pas si c'est lié au fait que mon prénom est anglais et du coup moins courant que les prénoms indiens de l'orphelinat, mais dans tous les cas, elle sait qui je suis.

 

Nous demandons à faire une photo avec elle. Mais nous devons d'abord demander l'autorisation à une sœur. Nous partons donc chercher une sœur que j'aime bien et qui je pense, dira oui. Nous le la trouvons pas et au moment où nous retournons la voir, une autre sœur est là. Nous expliquons pourquoi nous aimerions faire une photo et elle accepte de suite. Nous nous asseyons sur un petit banc et un homme immortalise le moment.

Nous restons assises toutes les trois et discutons tranquillement. Je lui demande si elle se souvient de quel genre de petite fille j'étais. Elle me dit que j'étais dans la section des touts petits où je vais voir Shoana régulièrement. Elle se souvient de moi car elle me dit que je me déplaçais sur les fesses en déplaçant mes jambes au fur et à mesure. Et elle mime le mouvement exact de ma manière de me déplacer. Puis elle parle d'un homme qui me regardait et je ne comprends pas tout. Enfin, elle pose son doigt sur sa tempe comme pour dire "elle est folle" et elle dit "Brain very nice ". J'avais lu dans mon dossier d'adoption que les sœurs disaient que j'étais très intelligente. Et de la voir redire ces mots un peu autrement est bizarre, émouvant et hallucinant aussi un peu.

 

Je lui demande aussi combien de massis travaillaient à l'époque car sur les photos que j'ai, on voit presque exclusivement des sœurs. Elle me répond qu'elles sont deux ou trois, je ne sais plus. Elle, Santi et peut-être une autre dont je ne me souviens plus le nom. Kanta essaie aussi d'en savoir plus, mais c'est plus compliqué.

 

Je lui dis que j'ai des photos et que je viendrai les lui montrer avant mon départ. Elle est très contente. Par contre, nous n'avons pas le droit d'être assises là avec elle. Nous nous levons bien vite. Une massi qui a fini sa journée vient faire contrôler son sac avant de partir. Massi Marguerite doit aussi ouvrir les grandes portes de l'orphelinat et à chaque personne qui entre, elle explique qui je suis. Je crois qu'elle est aussi très heureuse et surprise.

 

Nous allons ensuite voir les touts-petits. J'ai le sourire jusqu'aux oreilles, je suis super contente de cette rencontre.

 

C'est la première fois que je vois les bébés qui sont dans le hall et non dans leur pièce. Ils voient la lumière du jour et sentent l'air qui passe. Je me demandais s'ils sortaient un peu ou jamais. Au moins là je suis fixée. Je revois mon bébé d'amour Shoana et j'apprends qu'elle a été opérée l'an dernier pour son bec de lièvre. Elle a très bien cicatrisé mais elle ne devrait plus avoir d'autres opérations. Par contre, on voit bien qu'elle a la moitié du visage qui est paralysé.

 

Nous prenons plaisir avec Kanta à voir ces petits bouts et nous en profitons pour discuter avec une autre bénévole qui est là pour quelques mois. Elle ne sait pas encore très bien pour combien de temps. Une mère est là elle aussi et joue avec ses deux enfants.

 

Une des mères enceintes n'est pas cachée aujourd'hui et s'occupe des petits. Elle n'est plus très loin de l'accouchement je pense. Nous en discutons avec Kanta. Il semblerait si j'ai bien compris, qu'une fois que la mère a mis au monde son bébé, elle a un temps de rétractation et si elle ne souhaite pas revoir son enfant, les sœurs essaient de le placer dans un autre orphelinat en vue d'une adoption. Car elles ne le font plus dans le leur.

 

Le temps passe trop vite, encore quelques bisous et nous retrouvons Giovanni au centre des volontaires. Il a presque terminé son après-midi de travail. Kanta en profite pour avoir un pass d'un jour pour pouvoir aller travailler en tant que bénévole au dispensaire de Daya Dan. Mais sans ce papier, c'est impossible. Comme nous sommes presque les derniers, cela va vite.

 

Je retrouve Laurent à l'hôtel tout barbouillé de couleurs. Et son histoire, je vous la raconterai ce soir...

 

A plus !

 

Kolkata jour 30

(2 mars 2018)

Fête de l'Holi pour Laurent

de 13h à 17h

 

Laurent part ce matin pour aller à Orchid Garden pour une fête géante de l'Holi. Il avait repéré cette manifestation sur Internet hier soir. Le trajet n'est pas très long mais à son arrivée, les festivités n'ont pas encore commencé. Les responsables sont encore en train d'installer les sonos. Il profite du fait qu'il n'y ait personne pour prendre déjà son ticket d'entrée puis il revient à l'hôtel. Il faut protéger l'appareil photo au maximum, acheter des lingettes pour pouvoir le nettoyer à tout moment. Puis il repart.

 

Il arrive devant une grande entrée où les gens commencent à faire la queue. La plupart sont déjà bien colorés. La musique balance des sons electro-commerciaux et quelques musiciens assis par terre jouent en suivant le rythme.

 

La fête a lieu sur une grande place où sont installées des tentes de tissus. Un arbre avec des rubans colorés se dresse à l'entrée. Il y a une tente pour les fumeurs de narguilé. Les gens sont assis en tailleur entre amis et fument tranquillement. Pas loin, il y a le stand où tu peux louer ou acheter des narguilés directement sur place. Comme dans toute grande manifestation, tu as une buvette, un coin VIP avec des familles ou des musiciens qui s'apprêtent à jouer. Il y a aussi le stand de photos polaroid.

 

De loin tu vois des canons géants qui te balancent de l'eau avant que les pigments ne se mélangent. Il y a aussi les mitrailleurs de couleurs qui tirent à tout va ou encore les canons à mousse. Ou ceux qui ont leurs lances à eau et te visent directement. Cela devient vite une mare d'eau au sol. Différents DJ se passent le relais durant tout l'après-midi.

 

Les gens se retrouvent beaucoup par "clan". Ils arrivent avec les pigments qu'ils ont acheté chacun de leur côté. Alors il y a la "famille" des bleus, des rouges, des jaunes, etc.

 

Tout le monde est trempé en quelques minutes mais il fait tellement chaud que c'est en fait agréable. De temps à autre, il a aussi des canons qui te balancent des milliers de paillettes dorées et argentées. Ça danse, ça boit, ça fume, ça rit... Ça crie "Happy Holi" en permanence, c'est la fête des couleurs dans toute sa splendeur. Les gens posent pour Laurent et il reviendra avec la plus grande quantité de photos faites en une seule journée depuis le début de notre voyage.

 

Le soir nous mangeons avec Kanta et décidons de passer la journée de demain ensemble.

 

En rentrant, nous voyons que notre hôtel est en travaux depuis deux jours. Ils sont en train de poser du carrelage mosaïque au mur. Chez nous, l'hôtel serait fermé pour cause de travaux, nuisances et cie. Ici, tout se fait vite, même s'ils te réveillent très tôt avec leurs coups de marteaux et autres. Tous les enduits se font à la main. Ils sont cinq à s'activer de tous les côtés. Ils travaillent le plus rapidement possible pour éviter au maximum les désagréments.

 

En Inde, rien ne ferme sauf les jours fériés. Un des gérants principaux de l'hôtel est parti quelques jours dans sa famille en vacances mais il y a toujours un remplaçant. Et leurs vacances ne durent jamais plus de quelques jours. Nous avons pu le constater aussi avec le vendeur de beignets que nous avions rencontré lors de nos premiers jours à Kolkata. Demain est notre dernier grand jour de visite. Dimanche nous profiterons des enfants et préparerons nos sacs pour le départ.

 

Bonne nuit à toutes et tous !

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